Des étudiants français choisissent l’Iran comme destination pour leur année d’échange !

Quatre étudiants de l’IEP de Lyon ont choisi l’Iran comme destination pour leur année d’échange. Leur vie d’étudiant n’a rien à voir avec le système occidental, mais est pourtant bien éloignée des clichés.

Jacques, Dylan, Samuel et Maguelone se sont rendus en Iran pour leur année d’échange. Cependant, leur choix n’a pas plu à beaucoup de monde. « On me demandait pourquoi je n’allais pas m’éclater aux États-Unis », a raconté Maguelone. « Dans les réactions, il y avait des gens enthousiasmés et d’autres catastrophés. »

Même si l’Iran, vu de la France, est encore un pays qui fait « peur » à certains. Après avoir appris la réouverture du partenariat entre leur école, Sciences po Lyon, et l’université de Téhéran, Maguelone, jeune fille de 21 ans et trois de ses camarades, tous étudiants en sciences politiques, n’ont pas hésité à proposer leur candidature.

« Mon intérêt pour le pays est né petit-à-petit (…), il y a plein de portes d’entrées, sa politique, son histoire, sa culture… », raconte Dylan, un Brestois qui prépare un dossier sur l’idéologie de la Révolution iranienne de 1979.

 

Jacques, Dylan, Samuel et Maguelone. @Samuel Hauraix

L’hospitalité iranienne 

« On est arrivés un peu à l’arrache. Un doctorant nous a hébergé les premiers jours. On a pu bénéficier de la fameuse hospitalité iranienne. Avec des codes de politesse très forts, il faut s’y habituer », a déclaré Samuel.

Des cours de persan

Leur quotidien est rythmé par les transports en commun. Depuis leur quartier de Kashanak, au nord de la ville, jusqu’à leurs cours à Amir Abad, plus au sud, il leur faut une combinaison bus-métro d’environ 1 h 30 ! À l’université, en plus des 15 heures hebdomadaires de persan, ils étudient l’anthropologie. « Les profs veulent nous convaincre que l’Iran n’est pas l’Arabie saoudite. Mais on le sait déjà ! », rajoutent-ils.

En ce qui concerne les cours, ils ont jugé que ceux de farsi sont très bien car ils se donnent en petite assemblée (10 personnes dans une classe), les professeurs sont très accessibles et les sessions sont assez intensives (15h de persan divisées en trois cours de 5h). De plus, l’ambiance est très favorable à l’apprentissage, de nombreux exercices oraux sont proposés sur le ton de la discussion.

Cependant, il y en a aussi quelques points négatifs. « Certains profs de persan ne parlent pas très bien anglais, expliquer une définition de mot en persan quand on débute, c’est un peu compliqué. Mais au moins ça nous force à travailler ! Par-contre étonnamment, aucun vocabulaire ou texte politique comme des articles de journaux n’est étudié. »

La vie d’étudiant en Iran

La vie étudiante en Iran n’a rien à voir avec la France. En effet, comme le décrit Samuel « ce n’est pas quelque chose d’institué. Il n’y a pas de BDE (bureau des étudiants) par exemple. Les étudiants se retrouvent surtout dans les cafés. Et puis le jeudi soir ici, on boit le thé ! Le vendredi et le samedi soir aussi. L’alcool n’est pas permis. » 

« Étudier à Téhéran ? Nous vous le conseillons ! »

Les 4 étudiants n’ont pas hésité à inviter d’autres jeunes à se rendre en Iran dans le cadre de leurs études : « C’est parfois perturbant et à la fois étonnant et dépaysant d’être ici, mais c’est vraiment une expérience unique. L’Iran est un pays qui nourrit beaucoup de fantasmes, c’est donc intéressant de le découvrir via un cursus universitaire. »

Qu’ont-ils préféré et détesté ?

Pour Jacques, le point positif, c’est que ce pays est une surprise permanente, on y découvre tout le temps de nouvelles choses. Par-contre, c’est « un réel enfer urbain ».

Pour Maguelone, le vrai plus est la richesse de la culture iranienne. Cependant, les transports sont, selon elle, interminables à Téhéran.

Quant à Dylan, il a très apprécié la facilité à rencontrer des gens, ce qui permet de mieux découvrir le pays mais le côté administratif long et fastidieux l’a plus que énervé.

Et finalement, en ce qui concerne Samuel, il retiendra la possibilité de découvrir le pays en voyageant n’importe où et en rencontrant des gens toujours hospitaliers et accueillants. Pour lui aussi le côté administratif est trop lourd, avec notamment le besoin d’une autorisation de sortie du territoire si on veut voyager à l’étranger, procédure assez longue et hasardeuse.

Avec comme source : start.lesechos.fr

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