Le plus haut dignitaire chiite du Bahrein se fait retirer sa nationalité

Ce lundi, les autorités bahreïnies ont déchu de sa nationalité le plus haut dignitaire chiite du petit royaume du Golfe. 

Le pays est au coeur de troubles sporadiques depuis 2011.

Tout comme on enlève des pommes dans un panier, le ministère de l’Intérieur de la dictature bahreïni a annoncé le retrait de la nationalité bahreïnie du plus haut dignitaire de la communauté majoritaire chiite du royaume qui mène une révolution pacifique pour des réformes démocratiques, l’ayatollah cheikh Issa Qassem, en justifiant cela par des mensonges l’accusant entre autres d’être «au service des intérêts étrangers» et responsable de la violence.

Dans un état de droit, la déchéance de la nationalité ne peut se faire qu’après une longue procédure entreprise par des institutions indépendantes régies par des lois respectant les droits de l’homme. Dans la dictature bahreïnie, c’est une tout autre situation. La nationalité bahreïnie est en effet régulièrement enlevée aux citoyens osant réclamer leurs droits les plus basiques.

Cheikh Issa Qassem est connu pour s’opposer à la politique du gouvernement lors de ses prêches qu’il donne durant  la prière du vendredi dans une mosquée de Diraz.

Le ministère accuse le chef religieux d’avoir nui considérablement aux intérêts du pays et d’avoir entretenu des contacts réguliers avec des organisations étrangères qui s’opposent à la dynastie sunnite du pays. D’après le communiqué du ministère, Issa Qassem ne serait pas originaire du Bahrein. Cependant, il n’est pas moins connu que le cheikh vient d’une famille bahreïni de souche habitant l’île depuis des siècles; Alors que le ministre et la famille royale sont des bédouins venus de la péninsulte arabique pour envahir le Bahreïn il y a seulement deux siècles et demi.

La décision de la déchéance de la nationalité du cheikh Issa vient quelques jours après que le principal mouvement chiite d’opposition (al-Wefaq) avait été suspendue. Le chef du mouvement, Ali Salmane, a été condamné à une lourde peine de prison pour incitation à la haine confessionnelle et complot contre le régime. En juin 2015, Ali Salmane avait été condamné à quatre ans de prison; Suite à un recours en appel, sa peine s’est alourdie à neuf ans de réclusion ce mai 2016.

Les tensions entre la majorité chiite et la dynastie sunnite sont très importantes au pays, suite à la répression d’un mouvement de contestation qui avait été lancé en février 2011 (Printemps arabe). Plusieurs Bahreinis, sous la simple accusation non fondée de «complicité» avec l’Iran et de violences, se sont vus retirer leur nationalité, les peines de prison ont aussi été alourdies.

Apparement, la famille royale Al-Khalifa prend vraiment le pays pour sa petite niche…

 

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