Le récit a lieu à l’époque du tyran abbasside, Haroun Al-Rashid, et l’Imam Moussa Al-Kadhim (as). L’un des compagnons de l’Imam Al-Kadhim s’appelait Safwan ben Mahran Al-Assadi Al-Koufi, appelé Safwan Al-Jammâl (« Safwan le chamelier ») : il était le propriétaire d’un nombre important de chameaux qui avaient à l’époque la valeur des voitures aujourd’hui. Cela signifie qu’il était très riche, un millionnaire de l’époque. Il possédait tellement de chameaux et en bonne santé que Haroun Al-Rashid les louait chaque année pour les caravanes vers le hajj (pèlerinage).
(…) D’Al-Hassan ben Ali ben Fadel de Safwan ben Mahran Al-Jammâl qui dit :
« Je suis rentré chez Abi Al-Hassan 1er [as] (=l’Imam Moussa) et il m’a alors dit : « Ô Safwan, tout venant de toi est bon et beau sauf une seule chose. »
J’ai dit : « Que je te sois sacrifié, laquelle ? »
Il dit : « Le fait que tu loues tes chameaux à cet homme », il voulait dire Haroun
Il répondit : « Par Dieu, je ne lui les donne pas à louer pour son plaisir et divertissement, ni pour la chasse et son loisir. Je lui les donne à louer pour cette route », il veut dire la route vers la Mecque. « Et je ne le fais pas moi-même mais je lui envoie mes serviteurs »
Il m’a alors dit : « Est-ce que le loyer (paiement) a lieu ? »
J’ai répondu : « Oui, que je te sois sacrifié »
Il m’a alors dit : « Aimerais-tu qu’ils restent sains et saufs jusqu’à ce que tu reçois ton paiement ? »
J’ai répondu : « Oui »
Il dit : « Celui qui aime qu’ils restent sains et saufs fait partie d’eux. Et celui qui fait partie d’eux, sa destination sera l’enfer »
Safwan a dit : Je suis alors parti vendre mes chameaux jusqu’au dernier et cette nouvelle est arrivée à Haroun, il m’a alors convoqué et m’a dit : « Ô Safwan, on m’a fait parvenir que tu as vendu tes chameaux »
J’ai dit : « Oui »
Il dit : « Et pourquoi ? »
J’ai répondu : « Je suis un vieil homme et mes serviteurs ne font pas convenablement le travail. »
Il a alors dit : « Non ! Non ! Je sais qui t’a dit de faire cela. Celui qui t’a dit de faire cela est Moussa ben Ja’far »
J’ai alors dit : « Quel rapport entre moi et Moussa ben Ja’far ? »
Il a alors dit : « Laisse tomber, par Dieu, si tu n’apportais pas une bonne compagnie, je t’aurais tué. » »
Source du récit : Wasa’il Al-Shi’a, d’Al Hurr Al-Amili (rah), Vol 17, page 182-183