Zakat Al-Fitr, aussi appelé « l’aumône individuelle obligatoire de la rupture du jeûne », est une quantité de nourriture (ou son équivalent en argent) que les musulmans doivent s’en acquitter avant la prière de l’Aïd. Elle sera destinée aux personnes nécessiteuses de la Communauté pour les aider, pour qu’ils puissent se réjouir du Eïd et le fêter avec le reste de leur coreligionnaires après avoir jeûner le mois de Ramadan. Il est à noter que puisque Zakat Al-Fitr est une zakat obligatoire, un sayed (descendant du prophète) pauvre ne peut la recevoir que d’un autre sayed.
Dans les points suivants, vous retrouverez les détails de cette zakat al-fitr selon l’avis du grand savant chiite Sayed Ali Al-Sistani :
« Au moment du coucher du soleil, la veille de Eïd Al-Fitr, si un adulte est sain d’esprit et n’est ni inconscient, ni pauvre, ni esclave, il doit alors payer à une personne qui remplit les conditions requises pour toucher la Zakât Al-Fitr environ trois kilos de blé, d’orge, de dattes, de raisins, de riz ou de millet, etc.
Ceci doit être fait pour lui-même mais aussi pour chaque personne dépendant de lui. Et il peut aussi payer en espèce (=argent) la valeur des denrées alimentaires énumérées. Par précaution obligatoire, on ne doit pas offrir à titre de Zakât al-Fitrah, une denrée alimentaire (y compris celles précitées) qui ne soit pas un aliment de base des gens de la région.
Si quelqu’un n’est pas en mesure de faire face à ses dépenses et à celles de sa famille pendant un an, et qu’il n’a pas un travail grâce auquel il pourrait subvenir à ces dépenses, il est considéré comme indigent, et il n’a pas, par conséquent, l’obligation de payer cette Zakât al-fitrah.
On doit payer Zakât Al-Fitr pour (à la place de) toutes les personnes qui sont considérées comme ayant pris leur repas dans sa maison la veille (au soir) de Eîd Al-Fitr, et ce sans tenir compte de ce que ces personnes puissent être jeunes ou vieilles, musulmanes ou incroyantes, à sa charge ou non, de sa ville ou d’une autre.
Par mesure de précaution obligatoire, il est obligatoire pour une personne de payer la Zakât-ul-fitr pour quelqu’un qui vient chez elle la veille de Eîd Al-Fitr avant le coucher du soleil sans son consentement et qui y reste un certain temps. La même règle s’applique concernant le paiement de la Zakât-ul-fitr, si une personne est contrainte de supporter les frais d’entretien de quelqu’un d’autre.
S’il est obligatoire pour une personne de payer Zakât-ul-fitr de quelqu’un d’autre, son obligation disparaît si celui-ci paie lui-même sa propre Zakât-ul-fitr.
Si quelqu’un a l’obligation de payer Zakât al-fitrah d’une autre personne, mais ne le fait pas, cette dernière aura l’obligation, par précaution obligatoire, de l’acquitter elle-même. Ainsi, si toutes les conditions énumérées au début sont remplies, elle doit payer sa propre Zakât al-fitrah.
Par précaution obligatoire, Zakât Al-fitr doit être payée seulement à un Chiite pauvre qui remplit les conditions requises pour ceux qui ont droit à la Zakât en général. Toutefois, s’il n’y a pas un Chiite qui a droit à cette allocation, dans la ville, on peut l’allouer à un autre Musulman qui la mérite. Mais en aucun cas, Zakât al-fitrah ne doit être donnée à un Nasibi (un ennemi des Ahl el Bayt).
Par précaution recommandée, la quantité d’aliment qu’on offre à titre de Zakât-ul-fitr à un indigent ne doit pas être inférieure, à un Çâ’ (environ trois kilos). Mais il n’y a pas de mal à ce qu’elle excède ladite quantité. »
Source : « Le guide pratique du musulman » (Livre 2) de Sayed Ali Al-Sistani (traduit par Bostani)