Birmanie: Aung San Suu Kyi nie tout nettoyage ethnique visant les Rohingyas

La dirigeante birmane et « prix Nobel de la paix » Aung San Suu Kyi a refusé de décrire le sort de la minorité musulmane des Rohingyas comme étant un nettoyage ethnique alors que l’ONU a lancé une enquête dans le pays d’Asie du Sud-Est.

Cette minorité birmane musulmane a été discriminée et traitée comme des étrangers depuis des siècles dans un pays où plus de 90 % des habitants sont bouddhistes. De plus, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations.

Leur situation s’est considérablement empirée quand l’armée birmane a lancé le 10 octobre une offensive d’envergure dans l’État d’Arakan (ouest) où vive cette minorité, après des raids meurtriers de groupes armés contre des postes-frontières. Cette campagne de plusieurs mois a été décrit par Zaid ben Ra’d, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, de « nettoyage ethnique » et « très probablement » des crimes contre l’humanité. Des dizaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh et ont rapporté des récits de meurtres, de viols en réunion et de tortures commis par les soldats birmans.

 

Dans un entretien diffusé mercredi par la chaîne britannique BBC, Aung San Suu Kyi -qui avait été l’emblème de la lutte contre la dictature militaire pendant 15 ans – a rejeté les accusations de nettoyage ethnique contre les Rohingyas.

« Je ne crois pas qu’il y ait de nettoyage ethnique. J’estime que le terme de nettoyage ethnique est trop fort pour expliquer ce qu’il se passe », a affirmé Aung San Suu Kyi.

Cette dernière est arrivée au pouvoir il y a un an et son parti vient de remporter presque la moitié des sièges aux élections législatives partielles. Elle avait déjà rejeté, fin mars, la décision des Nations unies d’envoyer une mission d’enquête sur les récentes exactions contre les Rohingyas.

Selon la dirigeante birmane, il y a « beaucoup d’hostilité » dans cette province de l’ouest du pays, où vivent plus d’un million de Rohingyas, mais « ce sont aussi des musulmans qui tuent d’autres musulmans ».

Avec comme source : AFP, France24

 

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