Août 2017 compte le nombre historique de crimes anti chiite

Nombreuses sont les violations des droits de l’Homme envers la communauté chiite dans le monde entier. Ces violations vont de l’arrestation à la détention aux abus sexuels et à la torture dans les prisons. Ce mois d’août recense un nombre historique de massacres envers les chiites. Ceux d’Irak, d’Arabie saoudite, d’Afghanistan, du Pakistan et du Bahreïn ont tous subi des massacres. Ce mois d’août en particulier fût très sanglant.

Shia Rights Watch (SRW) a recensé toutes les attaques ayant été signalées en août. Tous ces événements ont été confirmés par une vaste recherche et une collaboration avec des militants des droits des chiites à travers le monde. Ce rapport détaille les cas de violations physiques et psychologiques des droits de l’homme, y compris les décès, les blessures, les peines et tortures.

Des attaques supplémentaires et des violations des droits de l’homme peuvent avoir eu lieu dans d’autres endroits; cependant, cette liste comprend les cas enregistrés par les chercheurs de SRW.

SRW reconnaît que les incidents ne sont pas souvent signalés en raison de risques élevés et de peur des représailles.

IRAK

L’Irak continue d’être un bastion pour les terroristes de Daech. Bien que moins d’attentats et d’explosions aient été signalés en août, les risques d’attaques dans ce pays restent tout de fois encoretrés élevées.

Dans le passé, la plupart des attaques étaient perpétrés sous formes d’explosions, mais ces derniers mois la technique a changé. En effet, on a vu naître et se démocratiser: les fosses communes contenant des cadavres dont les causes du décès sont inconnues, des attaques à l’arme blanche ou à l’arme à feu, des enfants mourant de malnutrition et des meurtres par raids aériens.

L’armée irakienne a poussé Daech dans des villes comme Tal Afar. Les terroristes s’en servent désormais comme nouveau QG, et y font la loi, le soi-disant califat risque de relancer des opérations terroristes à Mossoul.

Une fosse commune contenant 80 corps a été découverte à Tal Afar, parmi eux des enfants et des femmes. En août, au moins 163 personnes ont été tuées dans cette ville.

Les violations des droits humains à l’encontre des chiites dans d’autres régions de l’Irak ont ​​coûté la vie à au moins 65 personnes.L’explosion dans la ville de Sadr a fait 14 morts et 28 blessés. Le nombre de morts et de blessés graves devrait encore augmenter.

Les préoccupations concernant la sécurité des chiites et des pèlerins se fait sentir à l’approche du mois de Muharram, en vue des millions de personnes qui se rendront à Najaf et Karbala pour le pèlerinage.

Une réévaluation des mesures de sécurité doit avoir lieu, assurant la sécurité des voyageurs à l’intérieur et à l’extérieur de l’Irak.

BAHREÏN

La violation des droits des chiites au Bahreïn est une préoccupation constante pour les ONG. La torture, les arrestations, le déni des droits fondamentaux des prisonniers et la présence accrue de forces gouvernementales dans les zones peuplées par des chiites ont été signalés en masse ce mois d’août.

Abdel-Jabbar et Ahmed Mansoor, deux adolescents détenus ont été soumis à des chocs électriques pendant leur détention au poste de police de Dawar. Le 3 août, leurs familles ont déclaré avoir vu les adolescents dans des conditions très préoccupantes. Les adolescents ont été arrêtés le 22 juillet alors que les autorités du Bahreïn continuaient d’arrêter les mineurs en pleine protestation pacifique.

Un autre militant des droits de l’homme, Ebrahim Sarhan, a déclaré avoir été torturé, frappé et expulsé pendant les interrogatoires au bureau de l’Agence de sécurité nationale. Il a également été dépouillé et menacé.

Le 5 août, un autre chiite, Al-Jamri, a révélé qu’il avait été soumis à la torture à l’Agence de sécurité nationale.

Le 17 août, les autorités du pays ont arrêté Sheikh, Mohieldin Al-Mashaal résidant au Koweït, ce dernier a été soumis à de multiples harcèlement par les autorités depuis 2005. Il a été arrêté sur King Fahd Causeway, entre le Koweït et Bahreïn. Depuis le 17 août, plus aucune mise à jour n’a été faite sur son cas.

Le 22 août, les forces de l’ordre ont également attaqué des détenus de prisons alors qu’ils étaient en pleine cérémonies religieuses à l’intérieur de leurs cellules.

Le 28 août, la famille de Hassan Mushaima a révélé que l’administration de la prison de Jaw continue de lui priver de son droit de recevoir un traitement médical. Cet enseignant anglais et militant des droits de l’homme de 65 ans a été arrêté en 2011 et a été condamné à la prison à vie. En 2010, il a été diagnostiqué et traité pour une maladie grave à Londres et suivait depuis, un traitement médicale régulier pour éviter la rechute. SRW est préoccupé par sa santé. Le priver de soins médicaux entraînerait sa mort.

Les manifestations réclamant des droits finissent toujours mal et dans la plus grande violence. À la fin du mois d’août, le village de Sanabis envahit par la fumée toxique, a été abandonné en réponse à la demande des villageois de rénover l’endroit, où environ 11 femmes ont été arrêtées au cours du mois d’août.

PAKISTAN

Le samedi 12 août, au moins 14 personnes ont été tuées et 26 autres blessées, lors d’une explosion dans un quartier de Quetta.

La peur générée par des attaques comme celle-ci empêche les chiites du pays de voyager seul. Un groupe de pèlerins s’est réfugié à Taftan près des frontières entre le Pakistan et l’Iran depuis juillet. Ils ont demandé à être escortés par les forces de sécurité, mais leur demande n’a pas encore été accordée.

Bien que les chiites représentent au moins un tiers de la population pakistanaise, ils font face à la discrimination et vivent dans le tourment psychologique et physique. Au cours des 5 dernières années, le ciblage de la communauté a augmenté. Cette répression aurait pour but de semer la peur au sein des partisans de l’Imam Ali (as), en vu de limiter l’expression des chiites.

ARABIE SAOUDITE

Les chiites saoudiens subissent la plus grande répression militaire dans l’histoire de ce pays. Bien qu’ils aient toujours été victimes de discrimination en Arabie Saoudite, des répressions récentes se produisent publiquement et le monde, témoin, reste silencieux.

Al-Awamiyah a été assiégé depuis quelques mois. Son accès à Internet et les lignes téléphoniques des habitants sont limités ou sous le contrôle direct du gouvernement. Les principales routes des hôpitaux et des centres de soins d’urgence leurs sont bloquées. Des militants, des manifestants et des journalistes sont arrêtés à plusieurs reprises et les détenus sont torturés. Les maisons et les entreprises sont démolies, ce qui crée des charges financières et des difficultés pour les familles. Les chiites Saoudiens sont les plus pauvres du pays, et ce, malgré le fait de vivre dans l’une des régions pétrolières les plus riches du Royaume.

Des militants saoudiens ont partagé sur les réseaux sociaux, des vidéos des forces gouvernementales insultant les chiites de «chiens» et «d’infidèles» tout en démolissant leurs mosquées. Plusieurs centres de culte, y compris la Hussainya Um-Albanin, ont été endommagés ou totalement détruits dans le cadre d’une campagne militaire contre les chiites.

Le 14 août, les sources gouvernementales ont complètement isolé  Al-Awamiyah. Le 16, ils démolirent 488 maisons à Al-Moswara, obligeant les propriétaires à quitter la région. Un examen approfondi de la violence à Al-Awamiyah peut être consulté sur le site Shia Rights Watch.

AFGHANISTAN

Août 2017 fut le mois le plus meurtrier de l’année pour ce pays, on compte environ 124 morts et des centaines de blessés dans 3 attaques majeures contre la communauté chiite et les Hazaras.

Deux attentats-suicides ont eu lieu dans une mosquée chiite dans l’ouest de la ville d’Herat le 1er août 2017. Les attaques auraient tué jusqu’à 29 individus et blessés jusqu’à 64 civils.

Une autre attaque majeure a tué 70 personnes et a blessé un nombre inconnu d’individus à Mirza-Walang. Le vendredi 4 août, environ 800 hommes armés ont lancé une attaque à trois volets sur un village dans une région montagneuse éloignée dans le centre-nord de l’Afghanistan. Mirza Walang est une zone large et densément peuplée dans un quartier stratégique appelé Sayyad dans la province de Sar-e-Pul. Dans un effort conjoint, les agents de Daech et les Talibans ont attaqué le village à minuit. Plus de 1800 familles ont été piégées et entourées par les extrémistes. Selon les militants locaux, 80 personnes, dont des femmes, auraient été prises en otage et transportées dans différentes régions.

Ethniquement, Mirza-Walang est majoritairement habitée par la communauté Hazara qui était très active lors de la guerre contre les Soviétiques.

Le gouverneur du district, Sharif Aminyar, a déclaré au New YorkTimes: « Malgré plusieurs demandes de soutien aérien et de forces spéciales, les demandes ont été ignorées par le gouvernement central ». Le 15, trois fosses communes ont été découvertes dans la région contenant des corps de plus de 40 personnes, y compris des femmes décapitées et des enfants. Des familles et des amis se sont rassemblés pour honorer les victimes et enterrer leur corps le lendemain.

Le vendredi 25, lors de la priére, un attentat survient dans une mosquée à Kaboul. L’attaque a fait au moins 28 morts et 50 blessé. Daech ava revendiqué l’attaque.

Les préoccupations concernant la violation des droits humains des chiites ont augmenté lorsque le Président Trump a annoncé, le 21 août, son plan d’envoyer plus de troupes en Afghanistan. Il y a 8 400 soldats américains dans ce pays et 4 000 autres se joindront à eux en fonction du nouveau plan. Trump a déclaré: « un retrait précipité américain de l’Afghanistan laisserait un vide pour les terroristes de se remplir ». Il a déclaré que son instinct original était de déployer les forces américaines tout en évitant les erreurs commises en Irak ».

Le 22, le porte-parole des talibans Zabiullah Mujahid a déclaré que l’Afghanistan deviendrait un «cimetière» pour les troupes américaines. « Si l’Amérique ne se retire pas du pays, l’Afghanistan deviendra un autre cimetière pour cette superpuissance du 21ème siècle », a-t-il déclaré.

Le 25 un village chiite est attaqué. Les 27 et 29, deux autres attentats à Helmand et à Kaboul ont fait 18 morts et 27 blessé.

Plus de 1 700 civils ont été tués dans des attaques en Afghanistan au cours des six premiers mois de 2017 selon les Nations Unies, dont beaucoup appartiennent à la communauté chiite.

CONCLUSION

Le mois d’août témoigne d’un peu plus de 367 décès et d’un nombre inconnu de blessés. SRW estime que le taux de mortalité augmente au fur et à mesure que beaucoup de blessés étaient en état critique et traitées dans des zones à ressources médicales limitées.

Le nombre d’incidents anti-chiite sont compatibles avec ceux estimés dans les rapports précédents.

Shia Rights Watch appelle les gouvernements à travers la région à accroître les protections pour les chiites et autres minorités religieuses et à renverser et arrêter tous les mauvais traitements infligés à ces populations. Historiquement, le nombre de violations des droits des chiites au cours de ce mois d’août, est le plus élevés dans tous les pays.

Avec comme source: shiarightswatch.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *