Situation tendue au Bahreïn suite à la déchéance de nationalité de sheikh Issa Qassim

Comme vous avez pu le lire sur notre site, Ce lundi 20 juin 2016, le Bahreïn a retiré la nationalité du Cheikh Issa Qassem, le chef religieux des chiites du pays qui compose la majorité du peuple et qui vit sous l’oppression et la dictature. 

Suite à cette décision par les autorités du royaume, le Bahreïn est au cœur des critiques.

Ce mardi, Washington a dénoncé cette décision. Téhéran s’y est également opposé et a ajouté qu’elle risque d’enflammer le pays.

Le général Qassem Soleimani, corps d’élite de l’armée iranienne, haut responsable des Gardiens de la révolution a clairement soutenu que l’agression contre l’ayatollah Issa Qassem est une ligne rouge qui, une fois franchie, allait enflammer le Bahreïn ainsi que toute la région.

En revanche, l’Arabie saoudite, le rival régional de l’Iran et des chiites et le principal soutien de la dictature bahreïni, a fait part au Bahreïn de « sa soi-disante solidarité », tout comme le Royaume du Maroc.

La tension, déjà importante au Bahreïn, où la majorité chiite est victime d’une répression systématique, est montée d’un cran après l’annonce de la mesure contre l’ayatollah Cheikh Issa Qassem.

A Diraz, le village natal du Cheikh, des milliers de musulmans chiites ont manifesté pour contester la décision des autorités, qu’ils estiment injuste et surtout injustifié.

Manifestation Cheikh Issa Qassem.Bahrein
Manifestation de soutien à Diraz devant la résidence de l’ayatollah Sheikh Issa Qassem, 22 juin 2016.
manifestation Cheikh Issa Qassem, Bahrein
Manifestation de soutien à Diraz devant la résidence de l’ayatollah Sheikh Issa Qassem, 22 juin 2016.

 

Les Etats-Unis ont aussi dénoncé la décision des autorités bahreïnies. « Nous demeurons profondément troublés par cette pratique du gouvernement bahreïni qui consiste à arbitrairement déchoir de leur nationalité ses citoyens », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, en visant le risque de rendre des dissidents apatrides. Le royaume est un pays clé pour les Etats-Unis car il accueille la Ve Flotte américaine.

A Genève, le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a annoncé être « très préoccupé par l’intensification de la répression des libertés d’expression et d’association ainsi que du droit à la nationalité ».

Une porte-parole du Haut commissariat, Ravina Shamdasanin, a appelé les autorités du royaume à « la libération de tous ceux qui ont été détenus pour l’exercice de leurs droits humains ».

Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme reprochent au pouvoir dirigé par une dynastie tyranique d’alimenter lui-même la violence en réprimant la contestation animée par la majorité musulmane chiite qui veut une véritable monarchie constitutionnelle.

Le Bahrain Center for Human Rights (BCHR) estime que les autorités refusent toute forme de critique et chercheraient à les faire taire par n’importe quel moyen.

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