En analysant la notion de l’Etat – une zone géographique contient un groupe d’individus qui se soumettent à un pouvoir – qui met en évidence les éléments essentiels qui constituent sa quintessence, on y trouve l’importance de l’un de ses piliers primordiales qui s’agit la population. En fait, l’existence de l’Etat ne peut pas être dénuée de la population. Car l’identité de chaque Etat se caractérise par la nature de sa population. C’est-à-dire, la force et la faiblesse de l’Etat, le type de son pouvoir et la valeur de sa zone géographique se placent sous la responsabilité de sa population.
Alors, à la suite de cette petite introduction par rapport à l’importance de la population à l’égard de l’identité et de la nature de l’Etat, il sera utile de jeter une lumière sur les composantes de la population. Effectivement, la population s’agit d’un groupe d’individus dans une zone géographique particulière, et la majeure partie se partage la même identité ethnique, religieuse et idéologique. En effet, la conception contemporaine de l’Etat indique l’impossibilité d’avoir une population dont tous ses individus se partagent la même identité. Etant donné qu’il y a forcement une(des) minorité(s) à l’égard de son ethnie, sa religion ou son idéologie.
Par ailleurs, il y a deux types de relations qui déterminent le substrat des rapports des individus qui composent la population et jouissent d’impacts sur la force et la faiblesse de l’Etat :
1) la relation verticale
2) la relation horizontale
En ce qui concerne la relation verticale, s’agit une relation déséquilibrée qui se distingue d’injustice. Puisque, la moelle de la théorie de ce type de relation et le système hiérarchique se basent sur l’appartenance des individus. En conséquence, la majorité souvent se prend pour un dieu vis-à-vis des minorités. Alors, dans ces conditions, les minorités seraient privées d’une série de ses droits fondamentaux. Néanmoins, le cas inverse est probable. En effet, si le pouvoir se trouve entre les mains de la minorité, la majorité serait victime de toutes sortes de discriminations. Dans ces conditions, la cohabitation pacifique sera quasi impossible. En conséquence, la stabilité politique, militaire et économique demeurent dans l’espace chimérique.
En ce qui touche la relation horizontale, celle-ci consiste en une relation équilibrée qui se distingue de justice et d’équité. Car, dans ce type de relation, tout le monde a les mêmes droits et devoirs, et est sur le même pied d’égalité devant la justice. Ce qui fait que le système hiérarchique se base sur la mérite. C’est-à-dire, la concurrence positive et l’excellence forment le standard essentiel qui catégorise les classes. Partant de ce fait, toutes les compétences seront dans le service de l’Etat.
Tout compte fait, la force de l’Etat nécessite une relation horizontale entre les individus de sa population car les éléments décisifs de la force de l’Etat (géographie, ressources naturelles, technologie, force militaire, morale nationale, organisation et administration gouvernementale) requièrent la stabilité politique, militaire et économique. Et cela ne peut pas être concrétisé dans une atmosphère dénuée de justice, d’égalité et de parité car pour que l’Etat soit fort, on doit solliciter une participation collective des individus quelques soient leurs appartenances. Ce qui nous mène à une disparition de toutes sortes de distinctions ethniques, linguistiques, religieuses ou idéologiques. Une telle distinction comporte un obstacle sur le chemin de l’usage des différentes compétences de la population. Donc, si l’horizontalité caractérise la nature des rapports entre les individus, la faiblesse penche à son déclin, et l’Etat devient fort.
Cheikhouna Ndiaye
Science Politique – Relations Internationales et Diplomatie